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Clap de fin - La classe à l'italienne
Clap de fin - La classe à l'italienne
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Clap de fin - La classe à l'italienne

Publié le

21
/
07
/
2023

Sergio Parisse, la classe à l'italienne

Il y a des joueurs qui sont doués. Il y a des joueurs qui ont du talent. Et puis il y a les joueurs qui ont la classe. Sergio Parisse entre indéniablement dans cette troisième catégorie, celle des joueurs racés, élégants, qui éclairent le jeu et inventent des gestes.

Né en Argentine, mais de parents italiens, Sergio découvre le rugby au Club Universitario de La Plata. Rapidement, il détonne. Presque 2 mètres, un peu plus de 100 kilos, des mains en or, une vitesse rare pour un tel gabarit. L'Italie de John Kirwan lui fait les yeux doux. Et Parisse se retrouve à faire le voyage direction la terre de ses parents, dans la charmante ville de Trevise. C'est là que l'histoire commence. À 18 ans, il signe son premier contrat pro, pour 800 euros par mois. À 19 ans, il est titulaire indiscutable en club. À 20 ans, il est un cadre de l'équipe d'Italie et dispute sa première Coupe du Monde, en Australie.

Son sélectionneur, John Kirwan, est sous le charme. Et on le compare déjà aux plus grands : Zinzan Brooke, Imanol Harinordoquy, ou Morné du Plessis. Il faut dire que Parisse sait tout faire. Sauteur en touche de talent, défenseur correct, c'est surtout ballon en main que Sergio est unique. Capable de jouer avant ou après contact, de passer les bras, de prendre les intervalles et même... de jouer au pied. Tout cela serait à peu près normal si Sergio Parisse n'était pas un avant.

Un tel talent ne pouvait pas rester en Italie. Alors, peut-être parce que lui aussi est différent, certainement puisque la colonie italo-Argentine y est présent en force, le club le plus naturel pour Parisse ne peut être que… Paris. Le Stade Français, ses strass, ses paillettes et ses ambitions. Et comme si les deux étaient faits pour se rencontrer, la romance est totale. Parisse est élégant et imprévisible, classe, mais singulier, inspirant et, disons-le parfois, sidérant. Le 8 est capable de remonter le ballon sur 50 mètres, de visser une passe comme un ouvreur, et son style détonne. Il est adoré par ses supporters, respecté par ses adversaires. Et partout où il passe, il semble porter à lui seul les ambitions de ses équipes. C'est même pire avec l'Italie, où il donne de temps en temps l'impression d'être le seul joueur de talent dans une équipe de bas de tableau.

L'histoire d'amour entre Paris et son troisième ligne va durer quatorze ans. Le temps de deux titres en Top 14 (2007 et 2015), d'un Challenge Européen (2017) et le temps celui d'éclabousser le championnat de sa classe. Aérien, délié, inspiré, il peut dans le même match attaquer en position de demi d'ouverture, délivrer une chistera décisive et déborder un centre. Mais le jeune et fougueux troisième ligne a vieilli. Et quand le Stade Français remporte le Bouclier de Brennus en 2015, Sergio a déjà 32 ans. Qu'une carrière passe vite quand elle est aussi remplie. La suite après ce titre ? Compliquée.

L'amour fait passer le temps, le temps fait passer l'amour. À 36 ans, le club de sa vie ne croit plus en lui. Trop vieux, trop cher. Alors la fin du chemin semble se rapprocher. Mais une équipe va lui tendre la main. Le RCT, qui n'a jamais eu peur de redonner une chance à des joueurs d'expérience, lui propose un dernier challenge. Au départ pour deux saisons. Parisse restera quatre ans sur la Rade. À chaque fin de saison, le colosse italien tente de mettre fin à sa carrière. Et à chaque fois la passion dévorante qui l'anime reprend le dessus. En 2021, déjà, où il annonce raccrocher. Puis en fait non. En 2022, toujours aussi rayonnant sur le terrain, il annonce même sa retraite, quasi certaine, au micro de Canal+. "Si j'annonce à ma femme que je refais encore une saison, elle me tue..." Puis il ouvre la porte, "il ne faut jamais dire jamais". Finalement, aussi imprévisible que sur le pré, Parisse prolonge une dernière fois son aventure à Toulon.

Son histoire de joueur se termine sur une note symbolique. À 39 ans, le quasi-doyen du championnat de France part une dernière fois à la conquête de l'Europe. En finale du Challenge, la seule Coupe d'Europe qui se sera offerte à lui, Toulon renverse les Warriors dans un déluge d'essais (43-19). Parisse quitte le terrain en larmes. Alors cette fois, c'est vraiment fini. Après une carrière longue de presque 20 ans, riche de 142 sélections et de centaines de gestes inoubliables, Sergio Parisse va ranger ses crampons.

À moins que... À moins que le presque quarantenaire ne s'offre un dernier défie en forme d'ultime feinte. À moins que, baroud d'honneur suprême, il ne repousse sa retraite de quelques mois pour disputer la Coupe du Monde de Rugby, en France. Une possibilité. Et ça, même s'il devra peut-être convaincre sa femme...

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