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clap de fin - le prodige français
clap de fin - le prodige français
Collection

clap de fin - le prodige français

Publié le

11
/
08
/
2023

A 23 ans, Morgan Parra était déjà champion de France dans un club qui n'avait jamais gagné, vainqueur du VI Nations dans un pays qui ne gagnait plus, finaliste de la Coupe du Monde au pays du rugby, buteur du XV de France, meilleur joueur du championnat devant Jonny Wilkinson ou Vincent Clerc...

La précocité, c'est peut-être ça qui définira le mieux la carrière du demi de mêlée. Il débute à quatre ans, joue ses premiers matchs à six ans et quitte Metz, sa ville natale à seulement quatorze ans. Et déjà à l'époque, il faut être aveugle pour ne pas voir que ce gamin à un truc en plus. Un mélange de confiance, de courage et de talent. Et si le pôle espoir de Dijon le lance sur les rails d'une vie de rugbyman professionnel, Parra décide de rejoindre un club qui lui ressemble. Une équipe un peu famille, terroir, à l'identité forte : Bourgoin. La "Berjallie", cette terre sainte du rugby, où on été formés Pascal Papé, Julien Bonnaire, Sébastien Chabal, Florian Fritz, Olivier Milloud et tant d'autre.

Morgan Parra est différent de tous ces joueurs. Lui est un surdoué. A 17 ans, le club tente d'obtenir une dérogation pour le faire joueur en première division. Demande refusée. Tant pis : le CSBJ attendra. Mais pas trop non plus ! A 18 ans et 3 jours, le "merdeux" fait ses débuts professionnels. Et la suite n'est qu'une longue série de records de précocité : titulaire à peine majeur, international à 19 ans, buteur à 20 piges, finaliste du challenge européen à 21 ans. Il est comparé à Jacques Fouroux pour son autorité naturelle, à Dimitri Yachvili pour ses qualités au pied, à Elissalde pour son emprise sur ses avants. Mais Morgan Parra est unique, parce qu'il est tout cela à la fois. Et si ses qualités offensives font l'unanimité auprès du public et de la presse, au sein du groupe il impressionne pour autre chose. Ses partenaires, à Bourgoin ou en Bleu décrivent un jeune homme courageux. Un soldat prêt à aller au front malgré son gabarit. A un guerrier, qui ne lâche rien. Du "merdeux", il devient "la ronce". Et du jeune talent en devenir, il change de statut pour devenir le présent du XV de France. Son explosion est totale avec son départ d'Isère. Direction l'ASM, le mastodonte du Top 14.

Avant son arrivée, Clermont est un monument. Mais Clermont est surtout le club maudit, le roi sans couronne, le meilleur club de l'Histoire à n'avoir jamais gagné un titre. C'est fou, mais avant l'arrivée de Morgan Parra, le club a perdu dix finales de championnat. Seulement, le Messin n'a que 20 ans, et à son poste évolue Pierre Mignoni, un international doublé d'un formidable leader. Alors quand après 4 mois Parra ne joue pas, il demande à partir à Vern Cotter, son entraîneur. Heureusement, le technicien refuse. Probablement parce qu'il a vu en lui la pièce manquante au puzzle jaune et bleu.

Petit à petit, le prodige s'impose. A croire que les fées du rugby se sont toutes penchées sur son berceau, il porte même son équipe de Clermont la maudite jusqu'à son premier titre. Les choses ont l'air si simples, si naturelles avec Morgan Parra. D'ailleurs, lui-même avouera à la fin de sa carrière qu'à ce moment précis, a 22 ans, il évolue dans le meilleur club de France, il est titulaire en équipe de France et il vient de faire le Grand Chelem dans le VI Nations 2010... alors dans sa tête, c'est le point de départ de l'ère Clermontoise, de la période Parra, de la domination tricolore.

En réalité, il faudra attendre 7 ans pour que l'ASM et son demi de mêlée ne reviennent au Stade de France. Sept longues années et un second et dernier titre, qui permettent de mieux mesurer la trajectoire fulgurante du Clermontois. Il aurait du régner sur le rugby héxagonal, battre tous les records au sein du XV de France, aligner les titres et les honneurs. Morgan Parra se contentera d'être le seul joueur de Clermont a avoir remporté les deux Boucliers du club en tant que titulaire.

Sa carrière s'achèvera avec un dernier défi, une ultime aventure, à Paris. Après 17 saisons au plus haut niveau, deux Brennus et 71 sélections, le gamin est devenu un sage. Mais la passion absolue, totale, dévorante pour le rugby se lit encore dans ses yeux. Aussi, à l'issue de cette saison, il troquera ses crampons contre un sifflet, et deviendra entraîneur au Stade Français.

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